Les dirigeants européens ont reçu, mardi 9 avril, à Bruxelles, le Premier ministre chinois Li Keqiang, pour le sommet bilatéral annuel Union européenne-Chine. A l’issue de la réunion, Bruxelles et Pékin se sont engagés à combattre le protectionnisme et à renforcer les règles internationales sur les subventions industrielles.
Nombreuses promesses chinoises
Le Premier ministre chinois a fait toutes sortes de promesses durant son entretien avec Donald Tusk, président du Conseil européen, et Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne. Il s’est engagé à promouvoir un commerce « fondé sur des règles » et à combattre « l’unilatéralisme et le protectionnisme », et il a promis de faciliter l’accès des entreprises européennes au marché de son pays. Le chef du gouvernement chinois a même admis qu’à l’heure actuelle, ces entreprises étaient victimes « de discriminations, de réglementations opaques, de restrictions d’investissements et de transferts forcés de technologies », mais il a assuré qu’à l’avenir, ces problèmes « devraient être évités ».
Monsieur Li Keqiang a aussi déclaré que son pays comptait contribuer plus efficacement à « renforcer les règles internationales sur les subventions industrielles » dans le cadre d’une réforme de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Monsieur Tusk parle là d’une « percée », car intégrer davantage la Chine dans l’OMC pourrait permettre d’y maintenir les Etats-Unis, qui s’en éloignent de plus en plus.
Quelques points de discorde
Les Européens ont présenté un plan de sécurisation du futur réseau 5G, car beaucoup redoutent qu’il soit soumis au contrôle du géant de Shenzhen, l’entreprise Huawei. A cela, monsieur Li Keqiang a répondu qu’il n’existait « aucune plainte et aucune preuve » que cette entreprise se livre à de l’espionnage au profit de l’Etat chinois.
Mais d’autres points de discorde, telle la tentative de division à laquelle s’adonnent les Chinois en Europe de l’Est, n’ont même pas été abordés. Cette ingérence est pourtant un souci majeur des Européens, car en échange d’investissements, la Chine obtient ce que Thomas Gomart, directeur de l’Institut français des relations internationales, appelle « un retour sur investissement diplomatique ». Par exemple, il a remarqué que depuis l’arrivée des Chinois en Afrique, les pays africains reconnaissant Taïwan sont passés de 13 … à 4.