Mardi 30 avril, le groupe Auchan a annoncé la mise en vente de 21 de ses sites en France, jugés « sans perspective réaliste de retour à la rentabilité ». Sont concernés 13 supermarchés, 1 hypermarché et des sites de préparation de vente en ligne, employant 723 salariés.
Crise des supermarchés
Le chiffre d’affaires du groupe s’élève à 51 millards d’euros pour 2018, avec 997 millions d’euros de pertes nettes par rapport à 2017. En France, où Auchan réalise 35 % de son chiffre d’affaires, ses ventes ont reculé de 1,3 %. Un recul qui s’explique, selon le groupe, par « des mutations du commerce sans précédent et une situation économique très difficile ». « Le choix de la cession répond à la volonté de l’entreprise de préserver l’emploi », précise le distributeur.
Auchan est confronté à la crise des hypermarchés et supermarchés, qui subissent la concurrence des sites de vente en ligne et des magasins de hard discount tels Lidl et Dia. En France, par exemple, sa part de marché n’a atteint que 10,3 % en 2018, contre 11,1 % en 2016.
Plan de sauvegarde de l’emploi
Le groupe, qui cherche à réduire ses pertes financières par tous les moyens, a tout de même promis à ses partenaires sociaux, réunis mardi à Marcq-en-Barœul en comité social et économique, que si ces vingt et un sites ne trouvaient pas preneur, « un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) serait ouvert ».
Cependant, les élus syndicaux s’inquiètent, car aux dires du groupe lui-même, les sites à vendre sont « sans perspectives réalistes de retour à la rentabilité », et la promesse « d’accompagner tous les collaborateurs concernés » par un PSE ne leur paraît pas suffisante.
En effet, la CFDT, qui dénonce « des années d’errances stratégiques », s’est dite « scandalisée d’apprendre que l’entreprise décide d’un PSE d’envergure en mode “départs contraints” sur les sites de production ».