Jeudi 2 mai, les ministres français et allemand de l’Economie, Bruno Le Maire et Peter Altmaier, ont annoncé que leur pays allaient investir entre cinq et six milliards d’euros au total dans ce projet. Cette somme sera constituée de « 1,2 milliard d’euros au maximum » de subventions publiques et de « quatre milliards d’euros environ d’argent privé », a précisé monsieur Le Maire lors d’une conférence de presse.
Usine pilote en France
Ce projet, fondé sur le modèle du géant européen de l’aéronautique Airbus, va conduire à l’ouverture, été 2019, d’une usine pilote rassemblant 200 emplois. Par la suite, deux usines de production, devant accueillir 1 500 emplois chacune, verront le jour, en France et en Allemagne.
D’après le ministre allemand, de nombreuses entreprises européennes ont déjà annoncé vouloir intégrer le futur consortium, comme PSA, ou le fabricant français de batteries Saft, filiale du groupe Total. « Aujourd’hui, nous avons un intérêt plus élevé que jamais », a déclaré Peter Altmaier, avec « 35 réponses positives, y compris de grands producteurs automobiles ».
Car « les consortiums ne sont pas composés par l’Etat », ni par « les ministres ou par la commission », mais par les industriels et les constructeurs européens, a rappelé le ministre.
Avance considérable de la Chine
Selon Bruno Le Maire, il s’agit « d’une étape majeure dans la longue histoire de notre industrie européenne ». Pour le ministre, ce projet prouve que l’Europe « n’est pas condamnée à dépendre des importations technologiques des deux grandes puissances que sont les Etats-Unis et la Chine ».
Car c’est bien là le but de cette alliance européenne ; permettre à l’Europe de combler son retard face aux Etats-Unis, et surtout à la Chine. Sans compter que les ventes de voitures électriques devraient décoller dans l’Union européenne, où les restrictions d’émissions sont le fer-de-lance de la politique écologique.
Aujourd’hui, les cellules de batteries ne sont produites que par quelques groupes asiatiques, alors que les industriels de l’automobile ne développent, pour l’instant, que les moteurs et certains composants électroniques.