Aux Etats-Unis, le plein-emploi a contraint les entreprises à tout faire pour se démarquer de la concurrence, en devenant plus attractives pour leurs salariés. Et pour cela, quoi de mieux que de faire miroiter la possibilité d’une éducation qui conduirait à une évolution de carrière ? D’autant que cette solution n’est pas si coûteuse.
Recrutement et fidélisation
Avec un taux de chômage de 3,6 % en avril, les Etats-Unis sont en pleine situation de plein-emploi. En d’autres termes, les salariés n’ont vraiment qu’à traverser la rue pour trouver un travail, et cet embarras du choix les rend bien plus exigeants. Les entreprises leur proposent donc de financer leurs études pour les attirer, en leur mettant des rêves d’ascension sociale plein la tête, et cela fonctionne.
Une étude de la Harvard Business School classant les avantages sociaux préférés des employés a révélé que l’aide pour financer les études arrivait en tête avec 44 % des voix, loin devant les cours de yoga gratuits (33 %) et les snacks en libre-service (32 %). « Starbucks a vu arriver bien plus de CV vers le groupe quand il a lancé son programme de formation », assure Nicole Smith, économiste en chef du CEW (Center on Education and the Workforce), à l’université Georgetown.
L’éducation des employés est même très profitable, puisqu’en plus d’attirer les employés, elle les fidélise. Par exemple, l’entreprise Chipotle a constaté que 89 % de ses salariés étudiants sont restés dans l’entreprise durant les neuf mois suivants leur inscription, et chez Starbucks, les élèves restent 50 % plus longtemps que chez les autres employeurs du secteur.
Solution rentable
« La technologie change vite, constate Nicole Smith. Le travail collaboratif sur ordinateur se généralise, il faut bien que les personnels s’adaptent. » Dans tous les cas une formation est donc nécessaire, et comparée à une éducation à l’université, la formation d’un employé ne coûte presque rien.
« Une maîtrise sur quatre ans coûte d’habitude 35 000 dollars (31 000 euros). Mais en mettant bout à bout les différentes bourses et l’aide publique, la formation d’un employé revient à un coût de 4 000 dollars à 6 000 dollars », assure Brooke Gabbert, représentante de la Guild Education.