Le constructeur italo-américain Fiat Chrysler Automobiles (FCA), qui cherche depuis longtemps à fusionner, semble avoir trouvé son partenaire idéal en Renault.
3ème, voir 1er groupe automobile mondial
La proposition est venue du groupe FCA, lundi 27 mai, qui a envoyé une lettre d’intention non contraignante à Renault, pour lui proposer officiellement une fusion à 50-50 des deux entreprises.
L’objectif affiché par FCA est clair : créer le 3e groupe automobile mondial, « doté d’un portefeuille de marques large et complémentaire offrant une couverture complète du marché, du luxe au grand public ». Car une telle fusion rassemblerait, sous la même bannière, aussi bien des Maserati que des Clio, des Jeep et des Lada, et des pick-up et des Espace…
Le conseil d’administration de Renault, immédiatement convoqué, a déclaré « étudier avec intérêt l’opportunité d’un tel rapprochement », et il devrait rendre sa décision lors d’un prochain conseil, dans une dizaine de jours.
Bien sûr, FCA a également informé Nissan de ses ambitions, et les Japonais pourront donner leur avis lors du conseil de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi du 29 mai. Nissan ne pourra en aucun cas empêcher la fusion, mais sa voix compte, car grâce à l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, la fusion Renault-Fiat-Chrysler pourrait atteindre des ventes annuelles de 15 millions de véhicules, ce qui en ferait, et de loin, le numéro un mondial de l’automobile. A titre de comparaison, les groupes Volkswagen et Toyota ont vendu, chacun, un peu plus de 10 millions de voitures en 2018, et la fusion FCA-Renault (seule) atteindrait 8,7 millions de véhicules vendus annuellement.
Prudence du gouvernement
Le gouvernement a été averti, vendredi 24 mai, que « des discussions se sont engagées entre les deux entreprises depuis plusieurs semaines sur un possible rapprochement, révèle une source gouvernementale. Ces discussions ont été conduites par les entreprises sans que l’Etat n’y prenne part, afin de déterminer l’intérêt industriel d’un tel rapprochement ».
Toutefois, l’Etat ne donnera pas son accord sans certaines garanties concernant : l’emploi, la localisation industrielle, et surtout, ses intérêts patrimoniaux, car il veut pouvoir continuer à peser sur les décisions de l’entreprise.
« Il faut bien sûr voir dans quelles conditions cela va se réaliser. Il faut qu’elles soient favorables au développement économique et industriel de Renault et à ses salariés », a prévenu, lundi, Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement. « Des géants se sont construits en dehors de L’Europe, nous avons besoin de géants en Europe », a-t-elle tout de même ajouté.