Mercredi 19 juin, le Mexique a ratifié le nouvel accord Etats-Unis-Mexique-Canada (AEUMC). Il est ainsi le premier de ces trois pays à accepter les conditions de ce traité, malgré des tensions avec Washington.
ALENA, bête noire de Donald Trump
Cet AEUMC est destiné à remplacer l’ancien accord de libre-échange nord-américain ALENA, entré en vigueur le 1er janvier 1994.
Donald Trump, qui reprochait à l’ancien accord d’avoir causé la perte de millions d’emplois aux Etats-Unis, a forcé la main à ses voisins en imposant des droits de douane supplémentaires sur l’acier et l’aluminium, pour qu’ils acceptent de négocier un nouvel accord. Celui-ci, l’AEUMC, a été conclu entre les trois pays le 30 septembre 2018, puis signé le 30 novembre.
C’est donc le Mexique qui a, le premier, ratifié ce texte. Le Sénat mexicain l’a approuvé par 114 voix contre quatre, et trois abstentions. « Le Mexique envoie un clair message en faveur d’une économie ouverte et d’une intégration économique approfondie dans la région », s’est félicité le ministère de l’économie mexicain. « Le AEUMC offre de la sécurité aux investisseurs, aux consommateurs et aux producteurs pour continuer à miser sur une économie mexicaine intégrée à une Amérique du Nord économiquement vigoureuse », a ajouté le ministère.
Tensions entre Washington et Mexico
Cette ratification du Mexique intervient dans un contexte tendu avec les Etats-Unis, notamment lié à la question de l’immigration.
L’AEUMC a pu être ratifié suite à d’âpres négociations entre Washington et Mexico sur cette question, qui se sont soldées par un accord le 7 juin. Ainsi, le Mexique s’est engagé à renforcer les contrôles à sa frontière avec le Guatemala, pour contenir l’afflux des migrants sud-américains, et il a accepté que ceux arrêtés aux Etats-Unis soient reconduits sur son territoire, dans l’attente que soient traitées leurs demandes d’asile aux Etats-Unis.
Dans le cas où le Mexique ne respecterait pas sa part du marché dans un délai de 45 jours, l’AEUMC pourrait alors être revu.