Après l’Union européenne, c’est au tour des Etats-Unis d’inscrire Google, Amazon, Facebook et Apple sur leur tableau de chasse. L’indignation des citoyens suscitée par la domination de ces géants du Net est du pain bénit pour les politiques, qui n’hésitent plus à les cibler pour en tirer bénéfice.
Enjeux économiques
Le département américain de la justice (DOJ) et la Commission fédérale du commerce (CFC), deux organismes américains chargés de faire respecter les règles de la concurrence, se sont réparti les GAFA pour enquêter sur leurs pratiques abusives, comme l’abus de position dominante. Le DOJ s’occupera du cas d’Apple et d’Alphabet (maison mère de Google), et la CFC héritera de Facebook et Amazon.
Outre ces organismes de contrôle, la Chambre des représentants a annoncé, lundi 3 juin, entamer un « examen de fond en comble des pouvoirs de marché détenus par les plates-formes », s’abstenant de n’en citer aucune. Et la Cour suprême vient d’autoriser l’examen par la justice américaine d’une plainte contre Apple, accusé d’imposer des prix excessifs grâce au monopole qu’il détient sur les applications pour iPhone.
Enjeux politiques
Mais à dix-huit mois de l’élection présidentielle américaine, cette affaire ne se résume évidemment pas à des enjeux économiques. Elle est aussi politique. Donald Trump est d’ailleurs le premier à s’en prendre aux GAFA, stratégie pour le moins audacieuse quand on sait à quel point il s’est reposé sur Facebook lors de sa campagne de 2016.
Mais le président américain n’est pas le seul à les prendre pour cible. Des membres du parti démocrate, comme la sénatrice Elizabeth Warren, candidate à la primaire, ont demandé leur démantèlement pur et simple. Une idée plutôt extrême, qui lui a valu d’être qualifiée de « sérieuse menace pour la démocratie » par son collègue républicain, Ted Cruz.