L’euro gagne doucement du terrain face au dollar

L’euro gagne doucement du terrain face au dollar

Jeudi 13 juin, la Banque centrale européenne (BCE) a publié un rapport révélant que le rôle international de la monnaie unique s’était un peu renforcé en 2018. « Sa part dans les réserves de changes mondiales a progressé de 1,2 point », précise l’institution.

Conséquence de la guerre commerciale sino-américaine

Légèrement en baisse durant la crise, la part de l’euro a raugmenté à partir de 2016, pour atteindre 20,7 % des réserves de changes mondiales fin 2018. L’euro se situe ainsi devant le yen (5,2 %), la livre sterling (4,43 %) et le yuan (1,89 %), mais reste loin derrière le dollar, qui culmine à 61,7 %. « La part de celui-ci est néanmoins tombée au plus bas depuis l’instauration de la zone euro », souligne la BCE.

Cette remontée est liée directement à la guerre commerciale et aux sanctions unilatérales voulues par Donald Trump, qui ont incité bon nombre de banques centrales à réduire leur exposition au dollar. Une « dédollarisation » qui profite principalement à l’euro. Par exemple, l’institut monétaire de Russie s’est débarrassé de 100 milliards de dollars de dettes fin 2018, pour racheter 90 milliards de dollars de titres libellés en euros et en yuans. Cette opération place ainsi la monnaie unique en tête des réserves russes (39 %), devant le billet vert (27 %) et la devise chinoise (17 %).

Gros désavantage de l’euro

« Pour le moment, la monnaie européenne est loin de remplir toutes les fonctions remplies par le dollar », explique Eric Bourguignon, de chez Swiss Life AM.

En effet, le billet vert est échangeable facilement, il offre de larges possibilités de placements, et il est porté par un Etat fort, obéissant à un budget unique. L’euro, en revanche, est la monnaie de dix-neuf Etats, qui ont chacun leur budget.

Pour que la monnaie unique devienne un concurrent crédible au dollar, la zone euro doit donc avant tout renforcer ses institutions et son intégration. « S’ils veulent y arriver, les Etats membres devront témoigner d’une volonté politique extrêmement forte et, surtout, renoncer à un peu de leur souveraineté pour renforcer celle de l’euro », estime un diplomate européen.


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