Mardi 18 juin, Jean-Bernard Lévy, président-directeur général d’EDF, a annoncé que des travaux de soudure sur l’EPR de Flamanville entraîneraient un retard dans la mise en service du réacteur nucléaire.
« On est clairement dans la phase de réapprentissage (de construction de centrales) mais il ne faut pas non plus noircir le tableau », a-t-il déclaré lors d’une conférence.
Recommandations de l’Autorité de sûreté nucléaire
Il y a un an déjà, EDF avait révélé des « écarts de qualité » sur des soudures du réacteur nucléaire. Le groupe avait alors proposé de laisser ces soudures en l’état, en prouvant qu’elles ne posaient pas de problème de sûreté et en renforçant les contrôles pendant le fonctionnement du réacteur, ce qui lui aurait permis d’éviter des travaux complexes et coûteux.
Toutefois, à la mi-avril, l’Autorité de sûreté nucléaire a recommandé qu’EDF engage ces travaux, même s’ils pourraient se traduire par de nouveaux retards et surcoûts.
Dans un communiqué diffusé mardi soir, EDF a donc précisé que « le calendrier et le coût de construction de l’EPR de Flamanville sera effectué après la publication de l’avis de l’ASN, attendu dans quelques semaines ».
Retard français
« En France, on a rencontré de nombreux obstacles, a expliqué monsieur Lévy. On a un EPR en Chine qui fonctionne parfaitement bien. On a recommencé à construire des centrales nucléaires il y a une dizaine d’années après s’être arrêté pendant quinze ans. »
Il y a un an EDF inaugurait le premier EPR de la planète à Taishan, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Hongkong. Il s’agissait là d’une immense victoire pour l’ingénierie chinoise, qui a été la première à parvenir à raccorder un EPR à son réseau électrique, et ce dans un temps record. En effet, alors que le chantier de Taishan avait débuté tardivement, en 2009, il s’est achevé avant ceux du réacteur finlandais d’Olkiluoto, débuté en 2005, et du réacteur français de Flamanville, débuté en 2007.