Vendredi 12 juillet, la Fédéral Trade Commission (FTC), l’autorité de la concurrence américaine affiliée au Congrès, a condamné Facebook a payer une amende record de 5 milliards de dollars pour avoir laissé Cambridge Analytica, une société spécialisée dans l’exploration et l’analyse de données, aspirer les informations de millions de profils de membres. Toutefois, l’amende est une goutte d’eau pour Facebook, dont l’action vient de grimper de 1,8 %, pour un montant de 205 dollars.
« Tape sur la main »
Cette sanction, attendue depuis 2018 et l’ouverture de l’enquête, paraît inefficace, car indolore pour Facebook. Pour de nombreux experts, dont le démocrate David N. Cicilline, ce n’est qu’une « tape sur la main ». Le représentant reprend ainsi l’expression qu’avait utilisée la sénatrice candidate à l’investiture démocrate à la présidentielle, Elisabeth Warren, lors de sa chasse aux GAFA.
Mais Facebook avait bien anticipé l’amende, en annonçant le 24 avril dernier disposer d’une provision de « trois milliards de dollars » pour pallier la sanction. A l’époque, le marché financier ne s’était pas ému de la nouvelle, pas plus qu’il ne s’est alarmé de celle de vendredi dernier, et ce pour la simple et bonne raison que Facebook a de quoi voir venir : son chiffre d’affaire trimestrielle est en hausse de 26 % et un bénéfice de 22 milliards d’euros est attendu en 2019.
Quelques restrictions
Outre l’amende, la FTC a imposé des restrictions à Facebook. Selon le New York Times et le Wall Street Journal, le réseau social devra se soumettre à un contrôle plus strict de ses pratiques concernant le respect de la vie privée.
Mais ces restrictions ne sont pas assez contraignantes pour certains, c’est pourquoi deux démocrates membres de la FTC ont voté contre la décision, alors que trois républicains ont voté pour.
« La FTC a donné à Facebook un cadeau de Noël avec cinq mois d’avance. Cette sanction ne les fera pas réfléchir sur leur responsabilité dans la protection des données de leurs utilisateurs », déplorait monsieur Cicilline, avant de prévenir : « Si la FTC ne protège pas les consommateurs, c’est au Congrès de le faire. »