Mardi 16 juillet, les statistiques des économistes britanniques ont révélé que le chômage était descendu à 3,8 % pour la période de mars à mai. Il s’agit du plus bas niveau depuis décembre 1974, il y a quarante-cinq ans. Les deux explications à cette baisse sont la faiblesse des salaires, et le manque de productivité des entreprises britanniques.
Emplois ultra-précaires
L’une des explications de la baisse du chômage s’explique par la faiblesse des salaires, directement liée à la précarité de l’emploi. « Dans les années 1980, 10 % de la population étaient en permanence au chômage et 90 % avaient un emploi. Aujourd’hui, la douleur est partagée par tous. Mais il n’est pas certain que ce soit mieux », explique l’ économiste Danny Blanchflower, professeur à l’université de Dartmouth, ancien membre de la Banque d’Angleterre, qui vient de publier un livre sur le marché du travail intitulé Not Working. Where Have All the Good Jobs Gone ? ( Je ne travaille pas. Où sont passés tous les bons emplois ? )
Au Royaume-Uni, les « contrats zéro heure », qui ne garantissent aucune heure de travail, sont particulièrement nombreux, et le nombre d’autoentrepreneurs travaillant à temps partiel est grimpé en flèche, pour dépasser un million et demi de personnes. Parmi ces autoentrepreneurs, certains sont vraiment à leur compte, mais d’autres occupent en fait des emplois déguisés.
Faible productivité
Pour Gerwyn Davies, économiste au Chartered Institute of Personnel and Development, la vraie explication à la bonne santé du marché du travail britannique est la faible productivité des entreprises. « Les entreprises ont une faible productivité et préfèrent embaucher plutôt qu’investir dans des machines ou des processus plus efficaces. Cela leur coûte moins cher. »
Et curieusement, le Brexit renforce cette tendance. En effet, face à l’incertitude, les entreprises hésitent à investir, mais pas à embaucher, puisqu’il leur est très facile de licencier. « Le problème est que cette logique ne peut pas durer éternellement », explique Gerwyn Davies, car à terme le manque d’investissement ralentira la croissance.