Jeudi 4 juillet, la direction de Canal a convoqué les représentants du personnel mardi 9 juillet pour les consulter sur un « projet de réorganisation se matérialisant par un plan de départs volontaires ». Le groupe prévoit de supprimer environ 500 postes sur 2 800, tous secteurs – édition, distribution, studios, administration – confondus.
Perte de la ligue 1
En 2020, Canal+ perdra les droits de retransmission de la Ligue 1 de football, au profit de l’espagnol Mediapro, qui les a acquis pour 800 millions d’euros. Or, « le football est la première motivation d’abonnement à Canal+ », explique un analyste.
« Le groupe pariait sur le fait que Mediapro lui revende ses droits et renonce à lancer une chaîne, mais, même dans cette hypothèse, l’équation financière reste très complexe. Mediapro ne revendra jamais à perte », estime un autre analyste.
Films et séries
Privée de la ligue 1, Canal+ ne pourra compter que sur les films et les séries, un domaine dans lequel elle est concurrencée par les sites de vidéo à la demande, Netflix en tête. En février, le géant américain du streaming, dont les prix sont nettement moins élevés que ceux de Canal, a dépassé la barre des 5 millions d’abonnés en France.
En ce qui concerne les films toutefois, Canal+ est avantagé par la réglementation française, qui lui permet de diffuser les films juste après leur sortie en salle, alors que les sites de streaming doivent attendre trois ans. « Mais ce sont surtout les séries qui sont un produit d’appel, rappelle un analyste. Et avec une dizaine de séries par an, Canal+ ne fait pas le poids face à Netflix, qui en produit 12 par mois. »
« ADN de la chaîne »
En cinq ans, et suite à la prise de contrôle de Vivendi par Vincent Bolloré, Canal+ a perdu plus d’un million de clients. Rien d’étonnant pour Jean-Baptiste Rivoire, ex-rédacteur en chef adjoint du magazine Spécial Investigation : « Quand tu tues “Les Guignols” ou “Le Grand Journal”, tu casses ce qui fait l’ADN de la chaîne, et les téléspectateurs partent. C’était écrit d’avance. »