Depuis mi-juillet, les négociateurs chinois et américains ont ouvert de nouvelles discussions pour tenter de résoudre le différend commercial qui oppose les deux puissances depuis un an. Cette reprise du dialogue fait suite à la trêve décidée par Xi Jinping et Donald Trump en marge du sommet du G20, à Osaka, fin juin.
Exigences américaines
Les Etats-Unis, qui exigent que la Chine s’ouvre davantage aux produits américains, qu’elle cesse les transferts de technologie forcés, et qu’elle subventionne moins ses grandes entreprises, ont engagé une offensive douanière au printemps 2018 pour lui forcer la main. Et en mai, suite à l’échec des pourparlers avec Pékin, Washington a porté ces taxes douanières de 10 % à 25 % sur 200 milliards de dollars de biens chinois importés.
Toutefois, une étude publiée en mars par le centre de recherches américain National Bureau of Economics Research, a révélé que les hausses douanières n’étaient pas toujours la solution. En effet, la plus importante série de hausses douanières mise en place par les Etats-Unis depuis 1930 s’est « en grande partie traduite par une hausse des prix américains, pénalisant les consommateurs et les fabricants qui achètent des biens importés, plutôt que les exportateurs étrangers ». Et toujours selon l’étude, la guerre commerciale avec Pékin coûterait 1,4 milliard de dollars de revenus chaque mois aux Américains.
Désavantage chinois
Depuis quelques semaines, la Chine a esquissé plusieurs gestes en direction de Washington. Samedi 20 juillet, elle a annoncé vouloir ouvrir plus largement son secteur financier aux investissements étrangers. Cette mesure permettrait aux gestionnaires d’actifs, aux compagnies d’assurance ou aux fonds de pension d’investir en Chine sans être bloqués par un plafond. Et selon l’agence Bloomberg, Pékin serait également en discussion avec des importateurs chinois de soja, pour qu’ils augmentent leurs achats de soja américain.
Mais cette main tendue chinoise s’explique avant tout car Pékin est dos au mur. L’économie chinoise dépend à 20 % des exportations, contre seulement 12 % pour les Etats-Unis, et son taux de croissance a plongé à 6,2 % au deuxième trimestre 2019, son plus bas niveau depuis 27 ans.