Lundi 1er juillet, le Japon a officiellement repris la pêche commerciale de la baleine. Cinq navires baleiniers ont quitté le port de Kushiro et harponné presque immédiatement deux baleines, inaugurant de manière sanglante cette réouverture.
La pêche sera « limitée aux eaux territoriales et à la zone économique exclusive » du Japon, et ne s’étendra plus aux « eaux de l’Antarctique ou à l’hémisphère Sud », a précisé le représentant de l’exécutif, Yoshihide Suga.
Retrait de la Commission baleinière internationale
Mercredi 26 décembre 2018, le Japon s’était retiré de la Commission baleinière internationale (CBI), après qu’elle ait refusé de l’autoriser à reprendre la pêche commerciale à la baleine.
Plus précisément, la CBI avait rejeté un texte porté par le Japon, intitulé Le chemin à suivre, qui devait faire coexister la préservation et la chasse commerciale des baleines, pratique qui aurait été restreinte par un « comité de la chasse à la baleine durable ». Les pays défenseurs des baleines, Union européenne, Australie, et Etats-Unis en tête, avaient rejeté le texte par 41 voix contre 27.
Le vice-ministre japonais de la pêche, Masaaki Taniai, avait immédiatement réagi, en « regrettant » le résultat du vote, et avait menacé de quitter la CBI pour reprendre une chasse intensive des baleines. C’est aujourd’hui chose faite.
Pêche à des « fins scientifiques »
En reprenant cette activité, le Japon rejoint l’Islande et la Norvège, qui pratiquent ouvertement la pêche commerciale à la baleine. Toutefois, le Japon n’y avait en fait jamais vraiment renoncé, puisqu’il continuait à la pratiquer à des « fins scientifiques ». Ce moyen de contourner le moratoire de la CBI ne trompait cependant personne, puisque la chair des baleines finissait tout de même sur les étals des poissonniers.
Mais un réel problème de viabilité se pose concernant cette pêche, car même si elle revêt un caractère culturel et ancestral, elle ne représente que 300 emplois directs au Japon, et ne représente que 0,1 % de la consommation totale de viande.