Jeudi 25 juillet, le marseillais Franky Zapata, dit « l’homme volant », a décollé grâce à son « Flyboard Air » de Sangatte, dans le Pas-de-Calais, pour rejoindre Douvres, dans la province anglaise du Kent. Il est, hélas, tombé dans la Manche, à quelques mètres du navire sur lequel il devait se ravitailler en kérosène.
Sur les traces de Louis Blériot
Franky Zapata a tenté de réitérer l’exploit accompli par Louis Blériot en 1909, lorsque l’aviateur français avait traversé la manche de Sangatte à Douvres grâce à son aéroplane. La traversée avait alors duré 37 minutes, à une vitesse moyenne de 65 km/h, pour une distance de 43 km.
Grâce à son Flyboard Air, une machine volante autonome alimentée par du kérosène stocké dans le dos du pilote, « l’homme volant » espérait aller sensiblement plus vite que Louis Blériot. En effet, les cinq mini-turboréacteurs du Flyboard lui permettent d’évoluer jusqu’à 190 km/h, et le marseillais estimait pouvoir traverser la Manche en une vingtaine de minutes à peine.
Mais c’était sans compter les tumultes du ravitaillement, car monsieur Zapata a dû faire le plein de kérosène côté anglais, à 18 km des côtes françaises, et c’est à l’occasion de cette manœuvre qu’il s’est abîmé en mer.
Intérêt militaire
Le ministère des Armées s’est longtemps montré timoré au sujet du Flyboard Air, et il ne l’a que très récemment vu comme un atout stratégique. En 2017 par exemple, le prototype avait été immobilisé au sol plusieurs mois par les autorités, faute de respecter les règles de sécurité et d’homologation. Toutefois, depuis, le Flyboard a été présenté fin 2018 au Forum innovation défense de Paris, puis lors du défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Elysées.
Durant le défilé, le Flyboard a seulement fait acte de présence, mais lors du forum, fin 2018, l’engin avait pris part à des exercices impressionnants, dans lesquels il servait de plate-forme volante à un tireur d’élite couvrant les opérations d’un commando parti à l’assaut d’une embarcation sur la Seine.