Mercredi 17 juillet, la Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une enquête approfondie sur Amazon, qu’elle soupçonne d’enfreindre les règles européennes de concurrence, en utilisant notamment les données prélevées chez les détaillants indépendants qui vendent sur son site.
Collecte de données
« J’ai décidé d’examiner très attentivement les pratiques commerciales d’Amazon et son double rôle en tant que place de marché et détaillant, afin de vérifier si l’entreprise respecte les règles de concurrence de l’UE », a expliqué Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence.
« En fournissant une place de marché aux vendeurs indépendants, Amazon collecte en permanence des informations sur les activités exercées sur sa plate-forme », précise la Commission.
Car « toute la question tourne autour des données » rappelle madame Vestager. En effet, selon elle, Amazon pourrait exploiter ces données pour « faire ses propres calculs », « voir ce que les gens veulent comme offre, et ce qui les fait acheter tel ou tel produit ».
Risque de sanctions
Cette nouvelle enquête fait suite à une enquête préliminaire débutée il y a plusieurs mois, qui a révélé qu’Amazon utilisait « des informations sensibles sous l’angle de la concurrence » sur « les vendeurs, leurs produits et leurs transactions ».
Toutefois, « l’ouverture d’une procédure formelle d’examen ne préjuge pas de son issue », précise la Commission, rappelant tout de même que les sanctions infligées dans ce type de cas peuvent aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires.
Réactions américaines
Côté américain, les réactions sont contrastées. D’une part, le président Donald Trump s’en est directement pris à madame Vestager, qu’il accuse de détester les Etats-Unis, pour s’en être pris à plusieurs reprises à des entreprises américaines. Mais d’autre part, la Chambre des représentants a convoqué, mardi 16 juillet, les représentants des GAFA, pour qu’ils se prononcent sur leurs pratiques anticoncurrentielles.