Mardi 6 août, le ministère de l’agriculture a publié des données selon lesquelles la récolte de blé tendre devrait atteindre au minimum 38,2 millions de tonnes. C’est 12 % de plus qu’en 2018, et 8 % de plus que la moyenne des cinq dernières années. La production d’orge, elle, a bondi de 20 %, pour atteindre 13,4 millions de tonnes.
« C’est une très belle année pour les céréales à paille en quantité comme en qualité. Le climat a été très équilibré avec un mois d’avril sec compensé par la météo du mois de mai. Le coup de chaleur de juin n’a eu que peu d’impact sur les récoltes. Les grains sont beaux et n’ont pas été touchés par la maladie », explique Jean-François Loiseau, président de la coopérative céréalière Axereal.
Moins de blé dur
La seule céréale à paille dont la production a baissé est le blé dur, car la part des champs lui étant consacrés a été réduite d’un quart en 2019. « C’est une conséquence des mauvaises récoltes de l’an dernier. Les agriculteurs ont réduit les surfaces », explique Eric Thirouin, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB).
Les agriculteurs qui ont tenté l’aventure du blé dur en sortent tout de même gagnant, avec des rendements records de 57 quintaux à l’hectare, mais cela ne suffira pas à sauver la production, qui a baissé de 17% par rapport à l’an dernier.
Concurrence européenne
Cet excellent résultat est partagé par les autres pays européens, et par la Russie, une situation qui se répercutera immanquablement à la vente. « Le prix du blé tendre est en recul de 7 % sur un an, à 153 euros la tonne au départ de la ferme, contre 165 euros lors de la moisson 2018. De même pour l’orge », explique monsieur Thirouin. Le prix du blé dur, par contre, a logiquement bondi de 12%, pour atteindre 200 euros la tonne.
Les agriculteurs français vont donc devoir manoeuvrer au mieux pour écouler leur récolte, en prenant bien en compte la redoutable concurrence de leurs voisins, et de la Russie. Mais nos agriculteurs ont de quoi être confiant, car l’an dernier, le marché céréalier français a été excédentaire de 3 milliards d’euros.