Mercredi 28 août, le géant groupe pétrolier italien ENI (Ente Nazionale Idrocarburi) a annoncé la découverte d’un très important gisement de pétrole et de gaz dans le delta du Niger, une région connue pour sa forte concentration en hydrocarbures. Ce gisement, découvert par la filiale nigériane d’ENI, Agip, devrait encore augmenter la production du Nigéria, déjà le plus grand exportateur d’Afrique.
« Opérationnel immédiatement »
La société mixte NAOC (Nigerian Agip Oil Company), dirigée par ENI en partenariat avec la compagnie nationale nigériane NNPC (Nigerian National Petroleum Corporation) et la société énergétique nigériane Oando, a fait cette découverte dans la région de Obiafu-Obrikom, dans la partie terrestre du delta du Niger. Plus précisément, le gisement se trouverait dans le bloc Oil Mining Lease 61, à une profondeur de 4,374 mètres.
« Ce gisement renferme mille milliards de pieds cubes de gaz et 60 millions de barils équivalent pétrole, a précisé le groupe italien dans un communiqué. Le puits a une capacité de production quotidienne de 100 millions de pieds cubes et 3 000 barils équivalent pétrole et peut être opérationnel immédiatement afin de renforcer la production gazière de NAOC. »
Nouvelle à double tranchant
C’est une bonne nouvelle pour le Nigeria qui, même s’il est déjà le plus grand producteur de pétrole d’Afrique avec une production d’environ 2 millions de barils par jour, compte porter sa production à 4 millions.
En revanche, la nouvelle risque d’être toute autre pour les populations locales, qui souffrent de la pollution émanant des champs prolifères. En effet, chaque année, des milliers de nourrissons meurent en raison de l’exposition de leurs mères aux fuites de pétrole.
Mais dans un pays qui dépend à 70 % des recettes pétrolières pour ses finances publiques, et à 90 % pour ses revenus en devises, ces « dommages collatéraux » sont hélas apparemment considérés comme un mal nécessaire.