Le bois utilisé pour reconstruire la charpente de Notre-Dame de Paris pourrait provenir du fond du lac Volta, au Ghana.
Avantages du bois submergé
« Si l’édifice est reconstruit à l’identique, nous avons toutes nos chances de remporter le marché car nous disposons de bois de grande qualité et en quantité », affirmait Francis Kalitsi, cofondateur de l’entreprise Kete Krachi Timber Recovery (KKTR), lundi 14 octobre.
En effet, suite à la construction du barrage d’Akosombo, qui a entraîné la formation du lac Volta, un réservoir d’eau artificiel d’une superficie de 8 500 km², plus de 2 millions d’arbres, dont certains plusieurs fois centenaires, se sont retrouvé sous l’eau. Or, « le manque d’oxygène et les éléments acides des tourbières ont préservé les troncs de la décomposition, explique Zane Frost, responsable des opérations de KKTR. L’arbre s’est également délesté d’une partie de son sucre, ce qui le rend moins attirant pour les insectes. »
Sans oublier que les bois nécessaires à la construction d’une charpente de cette envergure sont extrêmement difficiles à trouver aujourd’hui, en France. Mais justement, « les arbres que nous utilisons, des irokos, ont des caractéristiques identiques à celles des chênes avec une densité d’environ 650 kg par mètre cube », s’enorgueillit Francis Kalitsi.
Intérêts pour l’environnement
« Nous ne dessouchons pas les arbres, nous ne faisons que les couper, ce qui limite considérablement l’impact sur l’environnement, rappelle Zane Frost. Et nous sommes en discussion constante avec les syndicats de pêcheurs pour expliquer notre démarche. »
Ensuite, pour répondre à la question de l’acheminement, qui pose problème puisque les locaux ne sont accessibles que par une petite route de terre, KKTR a assuré qu’une ligne ferroviaire allait bientôt les relier au port.
Et bien sûr, tout cela sans compter que pour chaque arbre récupéré au fond de l’eau, c’est un arbre de plus sauvé de la coupe.