Jeudi 10 octobre, les négociateurs américains et chinois se retrouveront à Washington pour la 13ème fois depuis le début de la guerre économique. Les pourparlers, qui doivent durer deux jours, impacteront peut-être l’entrée en vigueur de la prochaine augmentation de droits de douane américains, qui doit se faire le 15 octobre.
Une entrée en vigueur prévue initialement le 1er octobre, mais repoussée « à la demande du vice-premier ministre chinois Liu He et parce que la République populaire de Chine célèbre son 70e anniversaire » le 1er octobre, avait fait savoir Donald Trump.
Changement de ton
Alors que durant la première année de guerre commerciale la Chine affirmait que le conflit n’avait aucun effet sur son économie, et nuisait davantage aux entreprises américaines, Pékin a récemment revu sa position. Le ralentissement économique de l’Empire du Milieu devenant impossible à dissimuler, celui-ci préfère maintenant arguer que « personne ne sort gagnant d’une guerre commerciale ou technologique ».
Pour Wang Yi, ministre chinois des affaires étrangères, « les droits de douane et les différends commerciaux, qui bouleversent les circuits industriels et d’approvisionnement mondiaux, sapent le multilatéralisme ainsi que l’ordre économique et commercial mondial. Ils pourraient même plonger le monde dans la récession ».
Guerre technologique
Mais plus que l’augmentation des droits de douane, c’est bien la guerre technologique, qui impacte les géants chinois comme Huawei, qui inquiète Pékin. « Etant donné la taille de nos économies et le niveau d’interdépendance, le soi-disant découplage, c’est comme tenter de construire des châteaux dans les airs. Ce n’est ni souhaitable ni réaliste », a déclaré Wang Yi.
« Il n’y a rien à gagner de l’érection d’une version digitale du mur de Berlin. Au contraire, une coopération gagnant-gagnant devrait être le but de toutes les nations importantes produisant des technologies », pouvait-on lire samedi dernier dans les pages du quotidien nationaliste chinois Global Times.