Le mois d’octobre promet d’être sombre pour l’Inde, qui traverse une véritable « crise de l’oignon ». Le bulbe est un aliment de base dans le pays, et le deuxième légume le plus consommé ( après les pommes de terre ), auquel un ménage moyen consacre environ 13 % de ses dépenses en fruits et légumes.
Son importance est telle qu’il est devenu un véritable indicateur de l’économie et de l’inflation en Asie, capable de faire et défaire des gouvernements.
Mauvaise production
Ce n’est pas la première fois que les récoltes sont si mauvaises, mais alors qu’elles étaient plus généralement touchées par la sécheresse, elles l’ont été cette année par une mousson, particulièrement abondante dans les régions productrices comme le Maharashtra, près de Bombay et le Karnataka, près de Bangalore.
Mais la mousson a bon dos, car les récoltes de l’Inde ne sont, en fait, jamais mirobolantes. Le pays a beau être le deuxième producteur mondial, avec 27 % de la superficie mondiale consacrée à l’oignon, ses récoltes brillent par la pauvreté de leurs rendements. A titre d’exemple, les Etats-Unis produisent 66,83 tonnes par hectare, contre 17,17 tonnes pour l’Inde, souligne le Times of India.
Réaction du gouvernement
La réponse du gouvernement de Narendra Modi ne s’est pas faite attendre, et a eu un effet immédiat. Le prix du kilo d’oignons a bondi à 80 roupies (1 euro), avant de redescendre quelques jours plus tard à 60 roupies, alors qu’il se vend normalement autour de 25 roupies (0,32 euro).
Mais cette décision n’a pas suffi à calmer la colère des paysans, qui accusent le Premier ministre de vouloir soigner son électorat plutôt que de défendre le secteur agricole. En effet, la situation des paysans est réellement dramatique en Inde, où le revenu agricole ne représente que 17 % du PNB (30% dans les années 90) et où la surpopulation et le réchauffement climatique limitent de plus en plus les conditions d’exploitation.