Lundi 30 septembre, l’usine de Sarlat-la-Canéda en Périgord, le dernier atelier de transformation de tabac français, a fermé ses portes. Un arrêt qui marque la fin du tabac 100 % made in France.
Déclin de la filière agricole
Encore 670 aujourd’hui, les agriculteurs planteurs de tabac sur le territoire français pourraient passer « très vite à 400 voire 300 », estime François Vedel, président de la Fédération nationale des producteurs de tabac (FNPT), qui affirme que le déclin de cette filière était aussi prévisible qu’irrésistible. Dans les années 70, 41 000 agriculteurs produisaient 46 000 tonnes de tabac sur 20 000 hectares. En 2010, ils n’étaient plus que 2 000, produisant 17 000 tonnes sur 6 900 hectares. Et enfin, en 2018, il ne restait plus que 670 exploitants, répartis surtout dans le sud-ouest et le nord-est, produisant 7 000 tonnes sur 2 700 hectares. Une production qui sera maintenant exclusivement transformée à l’étranger.
Une dégénéréscence qui s’explique par le coût exorbitant de la main-d’œuvre, la culture du tabac nécessitant énormément de travail. Il faut compter « près de trois cents heures de travail à l’hectare » pour le tabac, contre cinq heures par hectare pour le maïs, rappelle François Vedel.
Affres de la mondialisation
Mais outre les problèmes inhérents à la production, le déclin est surtout venu de la mondialisation. Les grands groupes tels Philip Morris International, Altria (maison mère de Marlboro), British American Tobacco, Japan Tobacco ou Imperial Brands (ex-Imperial Tobacco) dominent le marché, la Seita, l’ex-régie publique française des tabacs, ayant par exemple été rachetée par Imperial Tobacco en 2008.
Et la production française annuelle ne représentant que 30 millions d’euros, comment pourrait-elle peser face à la chine, qui représente 37 % de la production, le Brésil (13 %), ou l’Inde (12 %) ?