Jeudi 26 septembre, Remade, l’entreprise normande spécialiste du smartphone reconditionné, a annoncé son placement en redressement judiciaire au tribunal de commerce de Rouen. Dans l’incapacité de rembourser ses créanciers, l’entreprise a déclaré que « cette procédure devrait, notamment, permettre de garantir le versement des salaires à l’ensemble des employés du groupe, ce qui constitue notre priorité ».
Marché porteur
L’échec de Remade est d’autant plus surprenant que le marché du smartphone reconditionné se porte bien, très bien même. « Ce segment dépend de la disponibilité et de l’arrivage de smartphones, qui peut fortement varier selon les périodes, mais il connaît globalement une belle croissance. Il pèse en France entre 8 et 10 % du marché de la téléphonie mobile en volume », observe un professionnel du secteur.
En revanche ce marché est concurrentiel, et c’est peut-être là que le bât blesse. En effet, à l’inverse de la plupart de ses concurrents, Remade n’a pas souhaité faire appel à des sous-traitants, et a tenu à intégrer et maîtriser elle-même toutes les étapes nécessaires à la remise en état des smartphones (diagnostic, désossement, changement des composants et remontage des appareils).
Repreneur repris ?
La start-up normande a peut-être aussi été trop gourmande, en essayant de grandir trop vite. En effet, en 2015, deux ans seulement après sa création, Remade mettait la main sur Vente du diable, un spécialiste de la vente en ligne de produits high-tech dégriffés, puis il rachetait Save, un spécialiste de la réparation de téléphones mobiles, en 2017.
Or, désormais, la question est de savoir si ce repreneur compulsif sera à son tour repris, et les emplois de ses salariés sauvés. Car le groupe embauche 680 personnes, dont les trois quarts sont en CDI.