Le conseil d’administration de la compagnie américaine vient d’accepter l’offre de son principal actionnaire, le japonais SoftBank. Celui-ci va injecter 5 milliards de dollars dans WeWork, qui viendront s’ajouter aux 10 milliards qu’il a déjà investis, faisant monter sa part du capital à 80 %.
Mise sur le marché ajournée
Ce renflouement était vital pour WeWork, qui se trouve actuellement à court de liquidité puisque le groupe a essuyé une perte de 2 milliards de dollars en 2018, pour un chiffre d’affaires de 1,82 milliard de dollars. En effet, sa direction avait tout misé sur une entrée en Bourse prévue pour l’été 2019, qui n’a en fait jamais eu lieu.
La mise sur le marché était pourtant très prometteuse, puisque la compagnie était valorisée 47 milliards de dollars, mais les investisseurs ont décidé au dernier moment de bouder WeWork. En cause ? Une gestion et des dirigeants jugés trop laxistes, des perspectives de profits très lointaines, et surtout, une confusion évidente entre les intérêts privés du fondateur et PDG, Adam Neumann, et ceux de l’entreprise.
Nouveau visage
Pour succéder à Adam Neumann, évincé de son poste de PDG le 24 septembre, le nom de Marcelo Claure est pressenti. Cet ancien dirigeant de l’opérateur Sprint sera chargé de tracer un nouveau projet d’entreprise, l’ancien modèle économique, fondé sur de la relocation d’espaces commerciaux, étant depuis longtemps contesté.
Et en ce qui concerne Adam Neumann, celui-ci va céder environ un tiers de ses actions, pour un montant de près d’un milliard de dollars, et devrait également toucher 185 millions de dollars de frais de consultants. A 40 ans l’homme devient donc milliardaire, mais ce doit être une âpre déconvenue pour celui qui prétendait pouvoir amasser une fortune de 1 000 milliards de dollars.