Dimanche 3 novembre, le régulateur saoudien a approuvé la demande du géant pétrolier de s’ouvrir au marché de la bourse. Une introduction sur le marché local du royaume, le Tadawul, est prévue pour le 11 décembre.
Société la plus bénéficiaire au monde
La Saudi Aramco, entreprise publique détenue à 100% par le royaume saoudien, est considérée comme l’entreprise la plus bénéficiaire au monde, avec, par exemple, 46,9 milliards de dollars de bénéfice au premier semestre 2019. A titre de comparaison, le géant français du pétrole Total a, lui, engrangé 2,9 milliards de dollars de bénéfice sur cette période.
Concernant son entrée en bourse, Aramco est valorisée entre 1 000 et 2 000 milliards de dollars, soit deux fois plus que le géant américain du numérique, Google, qui était valorisé 857,83 milliards en août 2018.
« Cette opération est la pierre angulaire du programme de réforme du prince Mohammed Ben Salman, explique l’avocate britannique Anna Howell, spécialiste du secteur pétrolier. Elle doit permettre de démarrer un grand plan de diversification de l’économie saoudienne, pour la sortir de sa dépendance au pétrole. »
Introduction progressive
Avant d’envisager entrer en bourse, le géant saoudien a dû faire face à un défi majeur : se préparer à la publication de ses comptes et autres états financiers ; car une telle opération est accompagnée d’obligations de transparence très strictes.
Mais le pouvoir saoudien ne compte tout de même pas se lancer à Wall Street, où il redoute des sanctions, et à plutôt opté pour son propre marché, le Tadawul. Des places financières internationales pourraient être envisagées par la suite, mais plutôt à Tokyo ou Hong Kong. « Nous vous le ferons savoir en temps utile », a déclaré le président d’Aramco.