Vendredi 8 novembre, Vinci a coulé le dernier béton du bâtiment qui accueillera le futur réacteur expérimental à fusion. L’édifice en question, une immense cathédrale de 120 mètres de long pour 73 mètres de haut, est le plus grand des 39 bâtiments qui seront construits sur le site de Saint-Paul-lès-Durance, dans les Bouches-du-Rhône
Débuts difficiles
A l’instar de tous les grands projets nucléaires, en atteste l’EPR de Flamanville, ITER a connu des débuts difficiles, cumulant hausse du budget prévisionnel, et allongement probable des délais.
Cependant, ITER a connu des difficultés avant même son lancement, puisque les premières discussions concernant le projet se sont tenues en pleine guerre froide, en 1985, entre Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan. Il faudra encore 20 ans de négociation pour que les 35 pays associés au projet se mettent d’accord, et que les travaux puissent débuter, sur le site de Cadarache, à deux pas du commissariat à l’Énergie atomique (CEA).
Par la suite le budget, initialement estimé à 5 milliards d’euros, a été revu à la hausse, atteignant aujourd’hui environ 20 milliards d’euros ( pour la phase de construction seulement ). Et pour l’instant Vinci parvient à tenir les délais, mais cela relève de l’exploit.
Evolution constante
L’exploit de Vinci est d’autant plus grand que le projet est en évolution constante. En effet, les ingénieurs d’ITER font continuellement évoluer le projet, ce qui ralentit considérablement l’avancée des travaux. « Nous devions faire face à 1,5 modification par jour à l’arrivée de Bernard Bigot, explique Jérôme Stubler, patron de VINCI Construction . Il a exigé que tout nouveau changement soit justifié devant lui, ce qui a permis d’avancer.»
Mais même si l’achèvement de la cathédrale est un bond en avant, l’aventure d’ITER est loin d’être terminée. Les composants du réacteur, de ce « Tokamak », seront construits dans les pays membres de l’organisation, et assemblés en France. L’allumage du réacteur est prévu pour 2025.