Alors que la campagne hivernale des Restos du cœur a démarré ce mardi 26 novembre, les bénévoles s’apprêtent à subvenir aux besoins d’encore plus de jeunes que l’an dernier. Ils avaient tout de même déjà accueilli 30 000 étudiants en 2018, sans compter qu’au total, 51 % des bénéficiaires avaient moins de 26 ans, et que 39 % étaient mineurs.
« La moitié des jeunes que nous recevons ont des problèmes de logement précaire, notamment car les bourses ne permettent pas de faire face », s’inquiète Patrice Blanc, président des Restos du cœur.
Grande précarité des jeunes
Selon l’Observatoire national de la vie étudiante, un quart des étudiants rencontreraient d’importantes difficultés financières, et 5% seraient en grande précarité. En effet, selon les Restos du cœur, ils seraient 80 % à vivre avec moins de 513 euros par mois, soit la moitié du montant du seuil de pauvreté, et 20 % seraient complètement sans ressources. « Derrière ces chiffres, ce sont des femmes, des enfants, des familles qui vivent dans des situations de précarité inacceptables », déplore l’organisation.
Et les Restos sont un indicateur fiable pour déterminer les ressources des jeunes, car c’est en fonction de ces dernières que l’association attribue des points à ses bénéficiaires, qui leur donnent droit à des paniers-repas, composés de fruits, légumes, viandes et conserves.
Aide alimentaire européenne
En 2018, plus de 130 millions de repas ont été distribués par les Restos, parmi lesquels un quart ont été financés par l’aide alimentaire européenne, « aujourd’hui fortement menacée », prévient l’association. En effet, celle-ci pourrait être grandement réduite lors du prochain vote du budget européen en 2020, ce qui aurait pour conséquence de diviser par « deux voire par quatre le nombre de repas qu’on pourrait distribuer », expliquent les Restos.
« Ce fonds est le principal outil de lutte contre la pauvreté en Europe, rappelle Patrice Blanc. Et malheureusement, la pauvreté ne diminue pas en France : il y a de plus en plus de personnes sous le seuil de pauvreté et les inégalités augmentent. »