Mercredi 13 novembre, Elon Musk a révélé que Berlin accueillerait prochainement son troisième site d’assemblage automobile au monde, après Fremont (Californie), et Shanghaï, où une nouvelle usine va ouvrir ses portes ces jours-ci.
Limiter le recours à la soutraitance
Cette « Gigafactory » allemande sera la cinquième usine de l’appareil productif du constructeur automobile, puisqu’aux trois sites d’assemblage automobile viennent s’ajouter les deux gigafactories du Nevada, spécialisée dans les cellules des batteries, et de Buffalo, qui produit les cellules photovoltaïques.
Mais ce développement fulgurant ne remet pas du tout en cause le système productif de Tesla, qui fait son originalité, basé sur la surrobotisation et un recours minimal à la sous-traitance. Par exemple, le groupe produit lui-même ses sièges à Fremont, dans un second site de 330 000 mètres carrés situé à trois kilomètres de l’usine principale. « Cela nous permet, sur ces objets très technologiques, une flexibilité maximale que ne nous apportent pas les équipementiers », explique Praveen Sharma, le manageur de la production des sièges.
« Too big to fail »
Aussi impressionnante que soit son ascension, Tesla est encore loin de jouer dans la cour des géants de l’industrie automobile, qui peuvent produire un véhicule par minute.
Mais le plus important, pour le constructeur californien, est qu’il a réussi à convaincre ses actionnaires les plus sceptiques, et qu’il va maintenant, très certainement, en attirer de nouveaux. « Avec son expansion au-delà des Etats-Unis, Elon Musk fait entrer Tesla dans la catégorie des too big to fail (trop gros pour mourir), souligne Laurent Petizon, directeur général du cabinet de conseil AlixPartners. Si vous ajoutez à ce changement d’échelle un circuit de distribution innovant, moins lourd que celui des marques classiques, et le potentiel de production à faible coût de l’usine chinoise, le pari pourrait être gagné. »