Alors que la publicité pour le tabac est interdite en France depuis la promulgation de la loi Evin de 1991, outre-Rhin de grands panneaux publicitaires faisant l’apologie du tabac surplombent encore les abribus et les routes de campagne.
Mais le glas sonne pour ces reliques d’un autre temps, puisque mardi 10 décembre, les députés conservateurs de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et de la CSU ont enfin accepté ce changement de la législation. « Le tabagisme pose le principal risque évitable pour la santé publique », précise la motion adoptée.
Retrait progressif
Toutefois, malgré son retard, l’Allemagne ne compte pas se précipiter pour appliquer cette mesure. En effet, celle-ci ne prendra effet qu’à partir de janvier 2021, et ne concernera, dans un premier temps, que la publicité pour le tabac dans les cinémas, pour les séances ouvertes aux spectateurs de moins de 18 ans.
En 2022, les affichages extérieur faisant la promotion des cigarettes classiques seront proscrits, puis viendra le tour, l’année suivante, de la publicité pour le tabac chauffé, et en janvier 2024, de la pub pour la cigarette électronique.
120 000 morts en un an
Après avoir persuadé les députés des décennies durant que le durcissement de la législation contre le tabac causerait la perte de 23 000 emplois, le lobby allemand du tabac ne convainc désormais plus personne, et pour cause : Le tabac tue 120 000 personnes par an en Allemagne, où un quart de la population fume.
« Pour les entreprises concernées, c’est une interdiction de fait de toute forme communication dans l’espace public, regrette Jan Mücke, directeur de la BVTE, la fédération allemande des sociétés du tabac, qui ne trompe cependant personne. Il n’y a aucun fondement constitutionnel à cette atteinte sans précédent à des droits fondamentaux comme la liberté d’opinion et la liberté professionnelle. »