Mardi 10 décembre, EDF et Veolia ont annoncé la création d’une coentreprise chargée de déconstruire la filière française des réacteurs « UNGG », comprenant les trois réacteurs de la centrale nucléaire de Chinon (Indre-et-Loire), les deux réacteurs de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher), et celui de Bugey.
Première étape
La coentreprise baptisée Graphitech « aura en charge des développements technologiques et des études d’ingénierie, nécessaires à la préparation du démantèlement », ont expliqué les deux groupes dans un communiqué. Graphitech devra fournir « un scénario optimisé » pour le réacteur de Chinon A2 en 2028, et « proposer un programme d’essais qui permettra de tester les solutions technologiques nécessaires à la réalisation des opérations », poursuit le texte.
EDF et Veolia espèrent pouvoir appliquer ces deux solutions aux cinq autres réacteurs, et par la suite à la cinquantaine d’installations de ce type qu’EDF a construit à travers le monde (Royaume-Uni, Espagne, Italie, Lituanie et Japon).
Travaux déjà entamés
« Le combustible, qui représentait la quasi-totalité du risque, a été évacué », explique l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui précise que Veolia est là pour apporter son expérience en matière de techniques d’intervention à distance (robotique). Ces nouvelles technologies permettront de « concevoir et réaliser des solutions innovantes » pour accéder au cœur des réacteurs UNGG, et d’en extraire les composants de façon plus sure.
Plan initial inacceptable
En 2016, EDF a informé l’ASN qu’il souhaitait déconstruire complètement un réacteur avant de s’attaquer aux cinq autres. Mais cette solution aurait décalé de plusieurs décennies le démantèlement des centrales, et l’ASN a jugé qu’il n’était « pas acceptable d’attendre 2070 ». Le « gendarme du nucléaire » a donc donné jusqu’à 2055 « au plus tard » à EDF pour commencer les travaux sur les cinq autres réacteurs.