Mercredi 20 novembre, General Motors (GM) a attaqué Fiat Chrysler Automobiles (FCA), l’accusant d’avoir corrompu les membres du syndicat United Auto Workers (UAW).
Réaction offusquée
« Nous sommes stupéfaits par cette plainte et son calendrier. Nous ne pouvons que supposer que celle-ci est destinée à perturber notre projet de fusion avec PSA et nos négociations en cours avec l’UAW » , a répondu le groupe italo-américain dans un communiqué.
Les négociations en question ont d’ailleurs abouti samedi 30 novembre, lorsque FCA a conclu un accord de principe portant sur une nouvelle convention collective de quatre ans avec UAW. Pour le groupe italo-américain, « la plainte de GM » n’était donc « rien d’autre qu’une tentative sans valeur de détourner l’attention de ses propres difficultés ».
Car il est vrai que GM, le géant américain implanté à Detroit (Michigan), est dans une mauvaise passe. Le groupe sort tout juste d’une grève de quarante jours, et enregistre une productivité bien plus faible que ses concurrents, FCA en tête.
Corruption avérée
Mais tentative de déstabilisation ou non, une enquête du FBI a révélé que des dirigeants de FCA corrompaient bel et bien les responsables syndicaux de l’UAW depuis 2017.
L’ancien vice-président responsable des ressources humaines de Fiat Chrysler, Alphons Iacobelli, a par exemple été condamné à cinq ans et demi de prison en 2018 après avoir plaidé coupable. L’ancien dirigeant a reconnu avoir tapé dans la caisse d’un centre de formation commun avec le syndicat, le National Training Center, pour graisser la patte du négociateur syndical en chef, General Holiefield, et de sa femme, Monica Morgan. Les pots-de-vin, qui se sont étalés de 2009 à 2013, correspondait au remboursement d’un emprunt immobilier d’une valeur de 262 000 dollars, à des billets d’avion en première classe, à des dizaines de milliers de dollars versés à des associations caritatives dont les fonds étaient détournés, et à une piscine, le tout pour une valeur totale de 1,2 million de dollars.
Bien sûr, Iacobelli s’est servi au passage, s’offrant une Ferrari 458 Spider à 350 000 dollars, deux stylos Mont-Blanc à 35 700 dollars pièce, ainsi qu’une piscine et une nouvelle cuisine pour sa maison du Michigan.