Vendredi 29 novembre, la justice a interdit à Monoprix d’embaucher après 21h, une décision qui pourrait impliquer la fermeture, après cette limite, de 129 magasins.
Accords caducs
Le tribunal de grande instance de Nanterre a invalidé deux accords conclus en octobre 2018 entre Monoprix et les représentants des salariés, qui portaient sur le travail de nuit dans 115 magasins situés hors d’une zone touristique internationale (ZTI), et sur le travail après 21 heures en ZTI.
A propos du travail après 21 heures, le TGI de Nanterre a estimé que les compensations offertes par Monoprix aux salariés étaient insuffisantes. Le distributeur va donc revoir son offre. Et en ce qui concerne le travail de nuit, l’accord a été partiellement annulé au motif que « le caractère exceptionnel du travail de nuit n’est pas établi », une décision applaudie par la CGT. « Le travail de nuit est mauvais pour la santé », affirme Miranda di Lorenzo, déléguée syndicale CGT de Monoprix.
Dilemme pour Monoprix
La décision du TGI est assortie d’une astreinte de 30.000 euros par infraction constatée durant les six prochains mois. « Nous allons analyser en détail cette décision et ses conséquences et envisager ou non un appel », explique Philippe Bouchez, avocat de Monoprix.
Car plusieurs solutions s’offrent au distributeur. Il pourrait en effet décider de fermer les portes de ses 115 magasins après 21 heures, ce qui constituerait toutefois un énorme manque à gagner, ou alors renégocier un nouvel accord avec les syndicats. Monoprix pourrait également décider d’ouvrir ses magasins sans les salariés, qui seraient remplacés par des caisses automatiques.
Mais, quel que soit le choix de l’enseigne, le travail après 21h cessera bientôt de la préoccuper, car le gouvernement vient de s’emparer de la question, et devrait prendre dans les mois à venir une ordonnance facilitant le travail en soirée, en particulier dans le secteur de la distribution alimentaire.