Jeudi 14 novembre, Amazon a contesté l’obtention par Microsoft d’un gros contrat de stockage de données en ligne de 10 milliards de dollars ( 9 milliards d’euros ) avec le Pentagone. Ce contrat dit « JEDI » vise à moderniser l’ensemble des systèmes informatiques de l’armée en y intégrant une intelligence artificielle.
« Lacunes évidentes »
« De nombreux aspects du processus d’évaluation du contrat comportaient des lacunes évidentes, des erreurs et des préjugés sans équivoque. Il est important que ces questions soient examinées et rectifiées », a déclaré le groupe jeudi. Amazon avait déjà fait part de son intention de contester l’appel d’offres la semaine dernière, dénonçant « une influence politique importante dans ce processus ». Le géant du e-commerce faisait ici allusion à l’hostilité bien connue du président américain envers Amazon, qu’il accuse de « ne pas payer ses impôts », et envers Jeff Bezos, PDG d’Amazon et propriétaire du quotidien Washington Post, bête noire de Donald Trump.
Or, même si le président américain a bien demandé à des conseillers d’enquêter sur le contrat JEDI, l’évaluation a été menée « librement et manière juste, sans influence extérieure », assure le ministre américain de la défense, Mark Esper.
« Microsoft a réduit l’écart »
« Microsoft a réduit l’écart sur son concurrent. Mais le secteur de la défense reste un vaste champ de possibilités pour Amazon », explique Daniel Ives, analyste à la société de services financiers Wed bush Securities.
En effet, malgré ce revers, Amazon reste « pleinement engagé » dans la défense, avec 47 % du marché, contre 22 % pour Microsoft et 7 % pour Google, selon la banque Goldman Sachs. Le géant du e-commerce traite notamment les données de la CIA, qui doit renouveler son contrat à partir de 2020. Amazon devra cependant impérativement remporter cet appel d’offres s’il souhaite conserver sa place de numéro 1.