Depuis jeudi 5 décembre, onze représentations ont été annulées à l’Opéra de Paris et au Palais Garnier en raison du grand nombre d’annulations et des personnels en grève contre la réforme des retraites. Seules les salles de cinéma semblent épargnées.
Baisse des recettes
Toutes les salles de spectacles parisiennes pâtissent de la grève, et selon Bertrand Thamin, président du Syndicat national du théâtre privé à Paris, « les recettes ont chuté de 30 % et 70 % selon les théâtres, jeudi 5, par rapport au jeudi 28 novembre », et « dans des proportions un peu moindres, au cours du week-end ». Le manque à gagner s’élève déjà à 1,8 million d’euros, seulement pour l’Opéra de Paris.
Mais l’inquiétude du syndicaliste vient surtout du fait que « le téléphone ne sonne nulle part. Comme si le public était en attente de la résolution du conflit. » Car l’impossibilité d’utiliser les transports en commun pénalise vraiment certaines salles. La Seine Musicale, par exemple, ne peut être rejointe en métro tant que la ligne 9 sera fermée.
Danseurs dans les rues
Jeudi, 120 danseurs de ballet, accompagnés de techniciens et de musiciens, ont défilé pour protester contre la disparition de leur régime de retraite, grâce auxquel ils peuvent arrêter la danse à 42 ans.
La situation est la même au Théâtre des Champs-Elysées, où les Noces de Figaro, mises en scène par James Gray, n’ont pas pu être jouées puisqu’ « une partie du personnel permanent et des intermittents du spectacle ont décidé de se joindre au mouvement social ». Même combat à la Comédie-Française, où quatre pièces ont été annulées depuis le 5 décembre.
Cinémas bondés
A l’inverse, les salles de cinéma semblent profiter de la grève. Ce succès s’explique par la sortie concomitante de deux blockbusters américains, Jumanji : Next Level de Jake Kasdan, qui a attiré 500 000 spectateurs en deux jours, et La Reine des neiges II, de Jennifer Lee et Chris Buck.