Jeudi 23 janvier, le géant français de l’alimentaire a annoncé un chiffre d’affaires en progression de 3,1 % en 2019, pour une valeur de 80,7 milliards d’euros. Une accélération portée par le secteur bio (+ 25%) et le e-commerce (+30%).
Retard du marché français
« Carrefour a réalisé une croissance solide et rentable, affirme le PDG du groupe, Alexandre Bompard. Notre plan de transformation porte ses fruits. » Mais en France l’enseigne peine toujours à rattraper son retard, notamment à cause de ses résultats dans les hypermarchés (– 3,4 % au quatrième trimestre et – 2,1 % sur l’année), ces derniers représentant plus de 50% du chiffre d’affaires du groupe dans l’Hexagone.
Alexandre Bompard a pourtant fait son possible pour restructurer le groupe, en fermant le hard-dicounter déficitaire Dia, la filiale immobilière de Carrefour, Cargo, et son antenne chinoise. Les sommes issues de cette restructuration ont permis d’investir dans les nouvelles technologies, et de revoir la stratégie du groupe, jusqu’à présent centrée sur l’hyperconsommation de masse et l’uniformité. A l’honneur désormais ? L’individualisation de la demande, bio et e-commerce en tête.
Et pour palier la baisse de rentabilité au mètre carré, le PDG de Carrefour a décidé de faire venir dans ses murs des enseignes spécialisées, comme Darty, dont il est l’ancien directeur, et bientôt Pacific Pêche ainsi que le spécialiste de l’occasion Cash Converters.
Suppressions de postes
Malheureusement pour les employés de Carrefour, la restructuration de monsieur Bompard s’est accompagnée d’un allègement des circuits de décision, qui s’est traduit par le licenciement de 2 400 personnes.
« Alexandre Bompard pensait que cette réduction d’effectifs suffirait à résoudre les problèmes, sauf que ceux qui sont partis ne sont pas ceux qu’on voulait voir partir, estime un ancien cadre du groupe. Il y a encore des centaines de personnes conservatrices et arrogantes, embusquées dans des strates intermédiaires de l’entreprise et qui détiennent plein de pouvoirs ».