En France, seuls sont autorisés en ligne, et depuis 2010 seulement, les paris sportifs, les paris hippiques et le poker. Les casinos en ligne, eux, restent interdits, tandis que leur version physique demeure sous étroite surveillance de l’Etat.
Vide juridique rapidement comblé
« C’est le seul produit encore absent de la régulation française, alors que la plupart de nos voisins européens ont franchi le pas – notamment la Belgique, le Danemark, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, le Royaume-Uni ou encore la Suède. Nous regrettons que l’Etat français n’ait pas profité des modifications récentes du secteur du jeu pour légiférer dans ce domaine, afin d’assécher un marché illégal important », déplore Humbert Michaud, directeur du développement chez Betclic.
Le leader du pari sportif en ligne avait tout de même brièvement pu profiter d’un vide juridique dans les années 2000 et ouvrir un casino en ligne, avant que la loi de 2010 n’interdise formellement cette pratique.
Depuis, les grandes enseignes de casinos physiques (Partouche, Barrière, Joa, Tranchant, …) détiennent donc le monopole des machines à sous, jackpot, roulette, boule, black jack et autres jeux de table, cartes et dés. En 2018, par exemple, ils ont attiré plus de 1,8 million de joueurs, qui ont dépensé près de 2,3 milliards d’euros entre leurs murs, soit plus de 1000 euros en moyenne chacun.
Risque d’addiction
Outre ces accros aux salles de casinos, le régulateur des jeux fait état de plus de 500 000 joueurs sur des casinos en ligne illégaux. « L’Etat, et c’est bien à lui que revient la décision, est sans doute prudent sur le sujet parce que les machines à sous, en particulier lorsqu’elles sont proposées sur le support en ligne, présentent des risques avérés de jeu excessif et donc d’addiction », met en garde l’Autorité nationale des jeux (ANJ).
Mais le régulateur n’exclut pour autant pas l’ouverture de casinos en ligne à l’avenir : « Avant même qu’une réflexion soit engagée, et si elle devait l’être, deux impératifs seraient à prendre en compte : en premier lieu, la protection des joueurs, avec la mise en place de dispositifs d’encadrement spécifiques de nature à atténuer sensiblement le risque d’addiction ; et, en second lieu, l’équilibre des filières au sein du marché légal des jeux d’argent ».