Jeudi 9 janvier, le gouvernement a décidé de lancer un plan stratégique pour développer le secteur de l’énergie quantique. Une décision qui fait suite aux recommandations d’un trio d’experts mandatés par Edouard Philippe en 2019, réunissant l’ancien PDG de Safran, Jean-Paul Herteman, la députée LRM, Paula Forteza, et le directeur de recherche au CNRS, Iordanis Kerenidis.
Gros retard
De tels programmes ont déjà été élaborés à l’étranger depuis des années. L’Australie, pionnière en la matière, est entrée dans la course en 2003, le Royaume-Uni en 2013, l’Allemagne et les Etats-Unis en 2018, la Russie en 2019, et la Chine il y a plus de dix ans. L’empire du Milieu est d’ailleurs le seul à disposer d’un satellite utilisant cette technologie pour communiquer.
« Cette technologie est une véritable rupture. Ses applications peuvent révolutionner des branches industrielles comme la chimie, la pharmacologie, l’énergie, la métallurgie, l’aéronautique ou les communications », rappelle Jean-Paul Herteman dans le rapport. « Il y a urgence à agir désormais pour la France si on veut une place dans la course », ajoute Paula Forteza, il ne faut pas « rater ce virage ».
Quelques atouts
Malgré son retard, la France dispose tout de même de certains avantages, qui lui permettent de ne pas partir de zéro, loin de là. En effet, c’est dans ses laboratoires que la seconde révolution quantique a débuté dans les années 80, et ses chercheurs sont en pointe depuis, avec l’obtention, notamment, de plusieurs prix Nobel.
De plus, de nombreuses sociétés privées, fleurons de l’industrie française, s’intéressent depuis des années à la question. Des entreprises de haute technologie comme Atos, Thales et Airbus sont déjà en pointe, et des géants de l’énergie (EDF, Total, …) investissent de grosses sommes en la matière. Une dizaine de start-ups ont également été créées, et en cinq ans une cinquantaine d’autres devrait voir le jour, selon les auteurs du rapport.