L’Ile-de-France est la région la plus durement touchée par le mouvement contre la réforme des retraites, avec près de 300 millions d’euros de perte chez les opérateurs franciliens du transport. Sans compter les remboursements de leurs usagers et de leurs partenaires.
Pertes opérationnelles et remboursements
Au total, les pertes globales de la SNCF dues à la grève s’élèvent à 600 millions d’euros. La moitié de ce chiffre concerne donc l’Ile-de-France, avec 300 millions d’euros, dont 50% des pertes sont à attribuer au seul réseau Transilien, qui affiche un manque à gagner de 155 millions, soit un quart des pertes totales de l’entreprise. Le déficit du Transilien continue d’ailleurs de se creuser à hauteur d’un million par jour, et ce seulement en matière de ventes de billets.
Outre ces pertes opérationnelles, RATP et SNCF vont également devoir rembourser leurs usagers. La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a d’ailleurs exigé que les deux entreprises remboursent intégralement les titulaires des cartes d’abonnement pour chaque jour de grève. La question sera débattue prochainement par les opérateurs du transport et Ile-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité chargée du transport dans la région.
« La SNCF va de toute façon devoir payer »
Alain Krakovitch, directeur général de SNCF Transilein, a fait savoir qu’un remboursement à la fin de la période de grève serait mis en place. « La SNCF va de toute façon devoir payer des malus, qui font partie du contrat avec IDFM, lorsqu’elle ne réalise pas le plan de transport prévu, ajoute un bon connaisseur du dossier. Et, pendant cette période, la région fait des économies sur les péages ferroviaires qu’elle paie habituellement à SNCF Réseau pour les circulations des trains. »
De son côté, IDFM réclame que soit remboursée « l’intégralité de l’abonnement » de tous les usagers « sans distinction », pour le mois de décembre. « Ces entreprises sont bénéficiaires, elles ont un actionnaire, l’Etat, qui a décidé de lancer la réforme et qui doit prendre ses responsabilités, souligne un cadre d’IDFM. On ne se poserait pas une seconde la question du remboursement si on avait affaire à des entreprises privées. »