Samedi 22 février, le réacteur n° 1 de la centrale de Fessenheim s’est arrêté. Le second réacteur, lui, fonctionnera jusqu’au 30 juin. Mais même éteinte la centrale présentera des risques (radioactif, sismique, terroriste) qui ralentiront la déconstruction du site, qui devrait s’étaler, au minimum, sur quinze ans.
Risque permanent
« Il est trop tôt pour faire la fête, tout risque n’est pas écarté, il faut rester très vigilant », rappelle Jean-Jacques Rettig, cofondateur et président depuis 1970 du Comité pour la sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin, qui salue tout de même cette « étape très importante ».
« La centrale ne sera plus active, mais restera radioactive », insiste André Hatz, président de l’association Stop Fessenheim, qui rappelle que « les risques subsisteront jusqu’à l’évacuation complète du combustible irradié prévue en 2023 ».
Phase de démantèlement
L’arrêt du réacteur marque le début d’une nouvelle phase pour la centrale, celle de son démantèlement, qui promet d’être long et compliqué. En effet, EDF doit évacuer d’ici à 2023 le combustible irradié des deux coeurs, soit 157 assemblages de 264 « crayons » (4 mètres de long et 600 kg) d’uranium enrichi par cœur. L’uranium évacué sera alors stocké durant trois ans dans des piscines pour en diminuer la radioactivité, puis il sera transporté dans des sarcophages en plomb au centre de retraitement d’Orano de La Hague (Manche).
Or, l’uranium sera stocké dans un bâtiment « non bunkérisé », affleurant la plus grande nappe phréatique d’Europe, s’inquiète André Hatz, qui rappelle que l’installation est dépourvu de diesels d’ultime secours (groupes électrogènes) permettant de garantir en permanence l’alimentation en eau et électricité du système de refroidissement. « Si cette piscine se vide de son eau, le combustible, toujours radioactif, s’autoinflammera provoquant un accident majeur », avertit le président de Stop Fessenheim.