Mardi 18 février, le ministre de la Culture, Franck Riester, a présenté ses propositions aux professionnels de l’industrie culturelle concernant la place des artistes-auteurs, sans toutefois apporter de solution concrète.
« Solutions pérennes »
L’allocution du ministre était pour le moins attendue dans le grand salon rue de Valois, bondé pour l’occasion. « Y a un suspense de dingue. J’ai jamais vu un rapport qui fasse autant de boucan, jubile un professionnel présent sur place. Sauf peut-être le rapport Lescure… Et il n’en est presque rien resté. »
Un suspens qui est toutefois vite redescendu, les intéressés comprenant qu’ils ne tireraient rien de cette entrevue. « Je serai attentif à la question du financement des organisations représentatives. Défendre les intérêts des artistes-auteurs, cela demande du temps et des moyens », s’est justifié le ministre. « Mais je ne suis pas favorable à l’idée d’un financement obligatoire par les organismes de gestion collective. Il faut trouver des solutions pérennes », a-t-il tout de même prévenu.
Requêtes ignorées
« Ne nous mentons pas : entre nous, le sentiment qui domine c’est la déception, s’emporte la représentante de la Ligue des auteurs professionnels, Samantha Bailly. L’attente était immense. Or, ce qui pouvait être “révolutionnaire” – ce n’est même pas le mot – dans le rapport n’a pas été retenu. Les réponses ne sont pas à la hauteur de la crise. Et nous n’excluons pas aujourd’hui une nouvelle mobilisation ».
Le ministre n’a, par exemple, pas évoqué la question des 10 % de droits d’auteur, ou celle du « contrat de commande », préférant laisser le Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA) statuer. Une décision tout à fait logique selon Pierre Dutilleul, directeur général du Syndicat national de l’édition (SNE) : « Le 10 % n’a pas été repris, parce que ce n’est pas crédible. C’était un étendard. Tout varie selon les secteurs. En ce qui concerne les livres d’art ou pour enfants, si vous donnez 10 %, ils n’existent plus. »