Semaine après semaine, de nouvelles petites et moyennes villes françaises tombent sous le joug des plates-formes de livraison, Uber Eats et Deliveroo en tête. « Aujourd’hui, nous couvrons 50 % de la population française, soit 34 millions de personnes, et nous sommes présents dans 180 agglomérations », explique-t-on chez Uber Eats (contre 50 chez Deliveroo).
30% de chaque vente
« Quand Uber Eats est apparu, en mars [2019], six concurrents s’y sont inscrits. J’ai préféré attendre de voir. J’ai vite vu. Au bout de six mois, mon chiffre a baissé, comme si les gens avaient modifié leurs habitudes. Alors, je m’y suis mis », raconte, dépité, Blaise Fontaine, gérant de l’entreprise de pizzas à emporter Les Pizzélices. Car le restaurateur a dû payer 300 euros de frais d’entrée, et il reverse désormais 30 % de toutes ses ventes.
Et chez Deliveroo, où Blaise Fontaine est également inscrit, « tout est pareil : même fonctionnement et même commission. Les livreurs aussi sont les mêmes. » Il ne sait pas, en revanche, combien les livreurs sont payés. « J’en ai vu un rejoindre l’immeuble en face, pour une course à 2 euros. Je veux encore pouvoir saluer ma clientèle, alors je baisse mes tarifs au comptoir (pizzas à 5 euros le midi) ».
Offre diversifiée
KFC, McDonald’s et Burger King, qui étaient jusqu’alors seulement accessibles aux clients ayant un véhicule, sont les grands gagnants de l’arrivée des plates-formes. « Je roulais 12 km pour un seul menu au MacDo de Vineuil, près d’Auchan. Epuisant », raconte Boubakar, un Guinéen de 29 ans qui vient de renoncer à son VTT pour un scooter. « Je dois des sous à un ami (pour le scooter), mais au moins, je renonce aux restos du centre, où on est trop nombreux. »
« Ce qui plaît le plus ici, ce sont les burgers, tacos et pizzas, explique Louis Lepioufle, cadre chez Deliveroo. Mais nous étoffons l’offre. On travaille par exemple avec la Brasserie Saint-Jacques. »
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