Suite à un redressement judiciaire en décembre 2019, le fabricant alsacien de poêles à bois Supra a été repris par le groupe espagnol d’électroménager Taurus. Le repreneur, qui a accepté de poursuivre la production en Alsace, ne conservera toutefois que 41 des 84 salariés.
Retard dû à EDF
Rachetée en 2007 par EDF, Supra compte alors plus de 300 salariés sur deux sites de production à Obernai (Bas-Rhin) et Auneau (Eure-et-Loir), mais cinq ans plus tard, son chiffre d’affaires a fondu de près de 30 %. C’est là qu’elle est rachetée par Perceva, un fonds d’investissement spécialisé dans la reprise d’entreprises en difficulté, qui modernise sa chaîne de production et investi dans la recherche et le développement.
« Au total, Perceva aura investi 30 millions d’euros. Mais le retournement brutal du marché à partir de 2014 et le retard technologique pris lors des années EDF n’auront pas permis de redresser la barre », explique Jean-Louis Grevet, président de Perceva.
« Du fait de notre situation financière, nous avons été déréférencés par l’un de nos principaux réseaux de distribution en 2019, avec à la clé une perte de chiffre d’affaires de 1 million d’euros », ajoute le président du directoire, Alberto Morgando.
Colère des licenciés
L’intégration de Supra au groupe Taurus est une dernière chance offerte au fabricant français, mais elle n’est pas vécue comme telle par les salariés licenciés qui, après des semaines de mobilisation, n’obtiennent que le minimum légal : 1 500 euros de prime de formation, et une priorité de réembauche de vingt-quatre mois. « Ce sera difficile pour ces ouvriers de retrouver un emploi », déplore le délégué syndical CGT Vincent Debats.