Depuis début mars, les pharmaciens de l’hexagone sont confrontés à des ruptures de stock de gel hydroalcoolique, résultant, selon eux, plus de l’affolement des clients que d’éventuelles difficultés avec les fabricants.
Impuissance des fournisseurs
« La livraison aurait dû arriver mardi, mais nous ne savons pas quand de nouveaux gels seront livrés », explique un pharmacien du quartier de l’opéra Garnier, à Paris. Et il en va de même dans presque toutes les autres pharmacies de la capitale, où le délai de livraison est inconnu. « En trois semaines, on est passé d’environ 500 à plus de 1000 flacons vendus quotidiennement, explique un autre pharmacien du quartier. À ce rythme, nous vendions en une journée ce qu’on avait reçu le matin même ».
Mais « ce n’est pas vraiment la faute des fournisseurs, rappelle une pharmacienne, c‘est surtout la faute des clients paniqués ». « La semaine dernière, un client est venu acheter 17 bouteilles de gel ; les gens se prennent la tête avec cette histoire de virus. Mais pourtant, chaque année, personne n’achète du gel pour se protéger contre la grippe ! » , martèle-t-elle.
Frénésie des clients
La fièvre acheteuse des clients ne s’arrête pas au gel et aux masques de protection. « On me demande de l’eau oxygénée pour fabriquer son propre gel, les gens entendent des rumeurs et se font faire des ordonnances pour obtenir de la chloroquine sans que son efficacité n’ait été prouvée, explique une pharmacienne excédée par la psychose générale qui s’est instaurée. Quand j’annonce aux gens que je n’ai plus de thermomètre, ils me demandent de prendre leur température, vous vous rendez compte ?»
Or, « ça ne sert à rien de vider sans cesse des bouteilles de gels, tente de faire comprendre un pharmacien parisien. Soyez prudent et limitez les contacts physiques mais ne changez pas toutes vos habitudes ».