Ce week-end, le Luxembourg est devenu le premier pays au monde à rendre gratuit tout son réseau de transport. Les usagers n’auront donc plus besoin de ticket, que ce soit pour le bus, le tram ou le train, leur carte d’identité suffira.
Des heureux, mais pas que
Avec 40 % des ménages luxembourgeois utilisant les transports en commun, cette mesure, que le gouvernement qualifie de sociale, réjouit une part de la population. « Je suis contente, c’est une bonne mesure écologique. Cela facilite la vie de ne pas devoir acheter une carte 25 euros chaque mois », se félicite une Luxembourgeoise qui emprunte fréquemment le tram.
Mais les ménages n’ayant pas recours aux transports publics sont, eux, soient indifférents à la mesure, soient y sont hostiles, se demandant pourquoi ils devraient payer pour les autres. Car selon le gouvernement, la mesure représentera une économie d’environ 100 euros en moyenne par foyer et par an, mais pour les foyers n’utilisant pas les transports, il n’y aura, bien sûr, aucune économie.
Et les plus hostiles à la mesure sont, indubitablement, les employés des transports. « On ne sait pas encore ce qu’on va devenir. Tous les agents de mobilité des transports publics s’inquiètent. Ce n’est pas encore clair », explique Yannick, un agent préoccupé.
Moins d’embouteillages
Le but de cette réforme est avant tout d’encourager les travailleurs transfrontaliers, en priorité les Belges, à laisser leurs voitures à la frontière. Car 200 000 étrangers traversent quotidiennement la frontière pour venir travailler au Luxembourg, contribuant à encombrer davantage le réseau routier du grand-duché, pourtant déjà saturé.
« Il faut vraiment changer le système, argue le ministre écologiste luxembourgeois chargé de la mobilité, François Bausch. Partout dans le monde, on doit faire le même constat : la mobilité, telle qu’elle est organisée aujourd’hui, est un échec : des embouteillages partout, l’espace urbain ne fonctionne plus, au niveau rural les gens sont délaissés ».