Malgré onze premiers mois « très dynamiques », la SNCF a terminé l’année 2019 dans le rouge en raison de la grève contre la réforme des retraites en décembre. Vendredi 28 février, le groupe public a en effet révélé une perte de 801 millions d’euros en 2019, contre un bénéfice de 141 millions en 2018.
Grève, seule responsable
Le coût estimé de ces vingt-sept jours de grève en décembre s’élèverait à 690 millions d’euros de manque à gagner de chiffre d’affaires et 614 millions de marge opérationnelle (équivalent du résultat d’exploitation).
Par ailleurs, le « résultat net récurrent » reste négatif, à 301 millions d’euros, alors que s’il n’y avait pas eu grève en décembre, le « résultat net récurrent » serait positif, à + 313 millions d’euros, affirme la direction. En effet, le chiffre d’affaires du groupe a augmenté de 5,1 % à 35,1 milliards d’euros, grâce notamment à la filiale de transports publics Keolis, et sans les deux grèves de 2018 et 2019, la croissance aurait été de 4,5 %, insiste la direction.
Creusement de la dette
Le montant total des investissements réalisés par la SNCF en 2019 ( à 95% dans les activités ferroviaires en France) frôlerait les 10 milliards d’euros, et il devrait dépasser les 11 milliards en 2020, prévoit la SNCF. Ne serait-ce qu’en 2019, la dette s’est donc alourdie de 3,6 milliards ( dont 2,5 milliards pour le financement du réseau), s’élevant en fin d’année à 60,3 milliards d’euros (dont 51,9 milliards pour la seule SNCF Réseau).
La SNCF a cependant commencé l’année 2020 avec une dette de 35 milliards d’euros seulement, l’Etat ayant repris 25 milliards de dette le 1er janvier. Celui-ci reprendra 10 milliards supplémentaires en 2022, après quoi la direction de la SNCF confirme pouvoir remplir l’objectif imposé par le gouvernement d’arriver à fonctionner sans alourdir la dette.