En raison des grèves de l’hiver dernier et de la crise sanitaire, la SNCF aurait enregistré 5 milliards d’euros de pertes en six mois. Son patron, Jean-Pierre Farandou, assure pourtant qu’il n’y aura pas de licenciements, et promet même des embauches.
1 % de la clientèle habituelle
« La perte de chiffre d’affaires devrait être proche de 4 milliards d’euros, le TGV à lui tout seul en représentant la moitié », a déclaré Jean-Pierre Farandou lors d’un entretien au Journal du Dimanche. Cumulés au milliard lié aux grèves contre la réforme des retraites, les pertes de la SNCF s’élèveraient donc à 5 milliards d’euros depuis décembre dernier.
« Seulement 7% des TGV ont roulé et ils n’ont transporté que 1% de la clientèle habituelle. Nous avons aussi enregistré des manques à gagner importants sur les trains de la vie quotidienne. Seul le fret a plutôt bien résisté, avec un taux d’activité supérieur à 60% », précise Jean-Pierre Farandou.
Et même si le PDG espère que la reprise sera la « plus rapide possible », il sait d’ores et déjà qu’elle sera lente. « Pour juillet nous enregistrons en moyenne 20% de réservations, et pour août autour de 8%. On reste très loin de la rapidité du redémarrage observé après une grève », confesse-t-il.
Plan d’économies de plusieurs millions d’euros
Interrogé sur d’éventuels licenciements, Jean-Pierre Farandou en a catégoriquement écarté l’hypothèse. « Au contraire, nous allons continuer à recruter cette année et l’année prochaine », assure-t-il.
Le PDG a également rappelé avoir fait deux levées de fonds de 1,2 milliard d’euros en Europe et aux États-Unis, pour engager « un plan d’économies qui représente plusieurs centaines de millions d’euros ». La SNCF prévoit notamment de remplacer d’ici 2030 « tous les trains roulant au diesel sur le réseau qui n’est pas électrifié » par des trains roulant à l’hydrogène. « Avec les régions, nous mettrons en service les premiers prototypes en 2023. En attendant, nous développons avec Alstom des trains hybrides qui arriveront dès 2021 dans quatre régions. Ils roulent au diesel sur le parcours principal mais passent à l’électrique en entrant dans les villes. Ils font donc moins de bruit et polluent moins », explique Jean-Pierre Farandou.