Lors de son entretien du 14 juillet, le président de la République a déclaré vouloir « redévelopper le fret ferroviaire massivement », les trains de nuit et les petites lignes, pour faire des économies et réduire les émissions.
Proposition de la convention citoyenne
Ce regain d’intérêt du président pour le secteur ferroviaire n’a rien d’étonnant, puisqu’il correspond à l’une des demandes de la convention citoyenne pour le climat. Toutefois, les investissements nécessaires à la remise à niveau de l’ensemble du réseau sont plus importants que le laisse supposer monsieur Macron.
Plusieurs milliards requis
En ce qui concerne les petites lignes, bien que 9 000 kilomètres aient échappé de justesse à la fermeture en 2018, rien n’est joué, et SNCF Réseau estime à plus de 7 milliards d’euros les investissements nécessaires pour rénover ce réseau.
Et le montant est à peu près le même pour rétablir des lignes de nuit. « Emmanuel Macron parle de leur retour ? Je dis chiche !, l’a pris au mot Karima Delli, présidente (EELV) de la commission transport du Parlement européen. Mais on ne finance pas les trains avec de beaux discours. Donc on veut 7 milliards comme pour l’aviation. »
Retard du fret ferroviaire
Mais les investissements devront être plus importants encore pour le fret ferroviaire, qui pâtit depuis des années de la concurrence de la route. En France, il n’assure par exemple plus que 10 % du trafic de marchandises, contre 18 % en Allemagne, 32 % en Autriche et 35 % en Suisse.
Les dépenses concerneront plus précisément la construction de « sillons » permettant à ces trains de rouler à pleine vitesse, et le développement d’infrastructures de transbordement des conteneurs camions-trains. Mais ces efforts s’avéreront bénéfiques à terme, une tonne transportée par train émettant 9 fois moins de CO2 que par la route.