Vendredi 10 juillet, l’administration Trump a dévoilé de nouvelles mesures de rétorsion visant des produits français représentant 1,3 milliard de dollars, sensées répondre à la taxation par Paris des géants américains du numérique.
« Le bureau du représentant américain au commerce a décidé aujourd’hui d’imposer des droits de douane supplémentaires de 25% sur les produits français d’une valeur commerciale de 1,3 milliard de dollars en réponse à l’adoption par la France d’une taxe sur les services numériques qui cible injustement les entreprises de technologie numérique américaines », a fait savoir le bureau du représentant américain au commerce.
Entrée en vigueur retardée
L’application de ces mesures sera toutefois gelée, pour laisser une chance d’aboutir aux négociations. « Afin de laisser plus de temps pour tenter de résoudre ce problème, notamment par le biais de discussions en cours au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et en reconnaissance de l’accord de la France de retarder la perception de sa taxe jusqu’à la fin de l’année, le représentant au commerce a décidé de suspendre l’application de ces droits de douane supplémentaires pendant 180 jours », a expliqué l’administration américaine.
Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a, lui, qualifié l’attitude américaine de provocatrice. « Nous étions à quelques centimètres d’un accord sur la taxation des géants du numérique, qui sont peut-être les seuls au monde à avoir tiré d’immenses bénéfices du coronavirus », a-t-il rappelé.
Préoccupation internationale
Vendredi, le directeur du département des affaires fiscales du Fonds monétaire international, Vitor Gaspar, a exhorté les parties à s’en remettre à l’Organisation de coopération et de développement économiques pour résoudre ce conflit. « Il est très important d’éviter les guerres commerciales, il est important d’éviter les guerres sur les fiscalités », a-t-il assuré, rappelant que l’intervention de l’OCDE était « très importante dans la mesure où il y a une perception selon laquelle des entreprises extrêmement profitables et qui rayonnent à l’échelle mondiale, ne paient pas leur juste part en matière de fiscalité ».