Effondrement du marché du cuir

Effondrement du marché du cuir

La surconsommation de viande, associée à la baisse de la consommation de produits à base de cuir, a entraîné un grave problème de stockage des peaux. 

Entassement des peaux

Les collecteurs de peaux « ont continué à faire leur métier, car s’ils avaient arrêté, les abattoirs auraient été engorgés et bloqués. Or, au même moment le marché du cuir s’est effondré », déplore Frank Boehly, président du Conseil national du cuir (CNC).

En effet, « les tanneurs français se sont arrêtés, les clients internationaux aussi et les collecteurs de peaux se sont heurtés à un mur, explique Denis Cazenave, responsable ovin du Syndicat général des cuirs et peaux (SGCP). Notre capacité de stockage devient très limitée et nous ne sommes pas équipés pour la destruction, qui n’est pas très écologique ».

Lent redémarrage 

Outre la question écologique, détruire les peaux représente un coût trop élevé pour les collecteurs. La solution pourrait donc être de créer de nouvelles zones de stockage, mais les professionnels font face à des procédures administratives trop contraignantes. « Obtenir un agrément pour ouvrir un lieu de stockage prend entre six mois et deux ans ! », s’emporte Frank Boehly, qui aimerait que les pouvoirs publics accélèrent le processus. 

Et même si la consommation de cuir redémarre comme avant le confinement, il y a maintenant un retard qui sera long à rattraper. « Il y aura forcément un décalage, explique Sophie Hivert, déléguée générale de la Fédération française de la tannerie mégisserie (FFTM). Même s’il y a un regain pour certains secteurs, il est dû à la vente de marchandises déjà en stock. Maintenant, il faudrait que cela se fasse au niveau de la production ».

Toutefois, or de question pour ces professionnels que les problèmes de la filière cuir se répercutent sur celle de la viande. « Nos entreprises ont encore des capacités de stockage, mais ce n’est pas durable. C’est un très gros motif d’inquiétude, et l’accumulation des coûts ne peut que se répercuter sur le prix de la viande », prévient  Mathieu Pecqueur, directeur général du syndicat professionnel Culture viande.

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