RE 2020 : comment les acteurs du bâtiment neuf préparent le monde d’après

RE 2020 : comment les acteurs du bâtiment neuf préparent le monde d’après

Retardée par la crise sanitaire, l’entrée en vigueur de la RE 2020, qui consacre, entre autres, la prise en compte du critère carbone dans les bâtiments, devrait avoir lieu à l’été 2021.

Clap de fin de la saison estivale oblige, les chaudes journées d’été laissent déjà place à des températures automnales. Entre octobre et novembre, le changement de saison entraînera avec lui le retour du chauffage dans les bâtiments. La question qui se pose étant de savoir s’ils seront chauffés avec ou sans déperdition d’énergie…

Sujet ardemment débattu ces dernières années, la rénovation thermique des bâtiments fait partie des plans du gouvernement pour diminuer l’impact carbone de la France, les bâtiments étant responsables de 25 % des émissions tricolores de gaz à effet de serre, et l’Hexagone comptant quelque 4,8 millions de « passoires thermiques », ces logements où, schématiquement, il fait froid en hiver et chaud en été.

Plan de relance : 7 milliards d’euros pour la rénovation énergétique

Aberration économique pour certains, désastre écologique pour d’autres, le dossier vient pourtant de connaître une avancée, alors que l’exécutif a annoncé, début septembre, près de 7 milliards (6,7 milliards) d’euros sur deux ans dévolus à la rénovation énergétique des bâtiments, dans le cadre du plan de relance. Soit un doublement des financements dont se félicitent certains acteurs du secteurs.

« Nous ne pouvons que nous réjouir de la place donnée à la rénovation énergétique et du changement de braquet induit, s’est exprimé le président du Plan bâtiment durable, Philippe Pelletier, début septembre. C’est maintenant aux acteurs de s’en saisir pour engager la massification de la rénovation environnementale et performante de nos bâtiments »

Et alors que le sujet de la rénovation thermique est pris à bras le corps, le secteur de la construction neuve est lui aussi, en pleine transition, à la faveur de l’entrée en vigueur attendue de la future Réglementation environnementale RE 2020, dont le gouvernement, en janvier dernier, affirmait qu’elle devait « diminuer l’impact carbone des bâtiments, poursuivre l’amélioration de leur performance énergétique et en garantir la fraîcheur pendant les étés caniculaires ». Celle-ci s’appliquera aux constructions neuves à partir de l’été prochain.

La RE2020 est indissociable de l’objectif gouvernemental en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre – principales responsables du dérèglement climatique -, matérialisé par la « neutralité carbone » – soit le point d’équilibre entre les particules carbonées émises par l’être humain et celles qui sont « retirées » de l’atmosphère -, que la France espère atteindre en 2050.

Une RE 2020 pour des bâtiments moins émetteurs de CO2

A ce titre, la RE 2020, que beaucoup jugent en avance sur son temps, devrait permettre aux bâtiments – responsables à hauteur d’un quart des émissions carbonées tricolores – de revoir totalement la donne. Fruit d’une réflexion engagée depuis plusieurs années par les acteurs de la filière, cette nouvelle réglementation prend en effet en compte la notion de carbone dans le bâtiment. Et, surtout, la nécessité de diminuer cet impact, écologiquement désastreux.

La prise en compte de l’impact de la fabrication des matériaux et des équipements va ainsi favoriser les produits les plus écologiques. De même, la prise en compte des émissions de gaz à effet de serre impliquera une sortie progressive des énergies fossiles afin d’atteindre la neutralité carbone. Ainsi, en phase d’exploitation comme en phase de construction des bâtiments, ces derniers feront par exemple la part belle aux énergies décarbonées (énergies renouvelables, nucléaire, etc.).

Et ce dernier point représente une avancée importante par rapport à la précédente réglementation (Réglementation thermique 2012 aussi appelée RT2012), dont le but était surtout de limiter la consommation d’énergie primaire des bâtiments neufs, sans se soucier du type d’énergie utilisé. Mais en 2015, pour rappel, la France a signé l’Accord de Paris sur le climat, ce qui a signé la fin programmée des logements chauffés au gaz – une grande majorité, quand bien même le gaz est gros émetteur de CO2.

Fin programmée des énergies fossiles dans les bâtiments neufs

Plutôt qu’une énergie fossile responsable à elle-seule de 70 % des 80 millions de tonnes de CO2 émises chaque année par le bâtiment, le gouvernement a affiché sa préférence pour l’électricité, neutre en carbone à 98 % et déjà utilisée par les radiateurs ou les pompes à chaleur. Mais également pour le bois et les réseaux de chaleur majoritairement alimentés par des énergies vertes ou de récupération.

Question calendrier, enfin, le gouvernement a dû tenir compte de la crise sanitaire issue de l’épidémie de coronavirus – qui a quelque peu bousculé le planning des consultations et autres concertations prévues. Avec la fin de l’été, donc, ces dernières devraient s’achever, avant que, fin 2020, n’intervienne la publication des textes réglementaires. Pour une entrée en vigueur attendue de la RE 2020 à l’été 2021.

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